Émile Vialar (1906-2003)

Émile Vialar, numéro 161 au registre des maquis de Vabre. Policier. Marié, deux enfants.

  • 1906 : naissance le 4 mars à Azas (Haute-Garonne).
  • 1926 : service militaire au 20ème régiment de Dragons.
  • 1939 : mobilisé au 18ème Groupe de reconnaissance de corps d’armée.
  • 1940 : fait prisonnier à Dunkerque (Nord) en juin, évadé en août.
  • 1941 : entrée en Résistance (date revendiquée) dans le groupe Carton (lieutenant-colonel Pélissier) après un contact à Paris, puis au sein du réseau Action de la région R4 avec André Jamme.
  • Janvier 1942 : intègre la police “sur ordre de la Résistance”, en poste à Toulouse (Haute-Garonne).
  • 1943 : immatriculé à Londres comme agent du Bureau central de renseignement et d’action (BCRA). “Il camoufle des agents radio parachutés et blessés. Un poste émetteur est installé à son domicile.”
  • 10 juin 1944 : montée au maquis de Vabre.
  • Septembre 1944 : libéré de ses fonctions.
  • 1957 : brigadier-chef à Toulouse, président de l’Union régionale des fonctionnaires résistants de la Sûreté nationale, reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
  • 2003 : décès le 21 janvier à Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Médaille de la Résistance. Croix de guerre avec citation au corps d’armée. Légion d’honneur.

Homologué FFI, dossier disponible sur demande.

Cité dans le livre “Le Chargeur n’a que vingt balles”, page 88.

  • Émile Vialar : “Je suis rentré dans la police, sur ordre de la Résistance, au GMR d’Aquitaine en janvier 1942. Fin mai 1944, Jamme me prévient de réunir un groupe de gardiens de la paix en vue d’un départ au maquis, groupe de protection du DMR. Nous avons contacté ceux que nous connaissions comme étant de l’armée secrète, région de Toulouse, chef Berthier. Le 8 juin, nous devons partir pour Vabre, mais le petit train est immobilisé par l’armée allemande. On nous fait descendre, on nous conduit dans le hangar d’une ferme. Dans ma valise, j’ai une grenade prête à fonctionner. J’ai peur, un monsieur dans la cohue s’en aperçoit et me demande ce qu’il m’arrive. Je lui dit : “J’ai une grenade dans ma valise.” Tout de suite, il regroupe des gens autour de moi. Je peux ouvrir ma valise, faire glisser la grenade avec mes pieds jusqu’à l’écurie voisine tout en surveillant la sentinelle. Le monsieur qui m’a aidé était l’instituteur de Castelnau de Brassac, nous lui avons dit qu’il fallait qu’il prenne le maquis au plus vite. Le lendemain, Sizabuire a pu récupérer ma grenade. Au maquis à Lacan, j’ai fait l’instruction avec Castor, ses cicatrices le faisaient souffrir. Un jour, après une heure de démonstration à Saint-Pierre de Trivisy, nous devons revenir sur Vabre en hâte, en évitant les routes, des Allemands sont signalés. Je vois Castor faiblir, une cicatrice s’était entrouverte, il avait mal. J’ai pris mon mouchoir, j’ai fait une compresse, serrée avec sa ceinture, pas très loin de là, Castor connaissait les habitants d’une ferme. On lui a fait un pansement correct, la nuit est venue et nous avons pu rentrer coucher au maquis de Renne.”

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee, article de presse.