Henri Combes (1897-1991)

Henri Combes, alias Campagne, numéro 2 au registre du maquis de Vabre. Directeur de l’usine textile Faure et Claron à Vabre. Marié, père de deux enfants. Adjoint militaire du chef de secteur CFL 10, commandant des trois compagnies.

  • 1897 : naissance le 14 décembre à Vabre, famille “du pays”. Son père est voiturier. Études pour devenir pasteur. Il y renonce pour s’engager comme volontaire en 1914-1918.
  • 1914-1918 : lieutenant puis capitaine d’infanterie.
  • 1918 : entre à l’usine textile Faure Claron et Cie à Vabre, il y restera jusqu’à sa retraite
  • 1940 : premier adjoint au maire de Vabre. Conseiller presbytéral de la paroisse protestante. Officier de réserve, assure l’instruction des jeunes recrues du contingent. Fermement antinazi comme la totalité du Conseil municipal (maire en tête) et la totalité du Conseil presbytéral (pasteur en tête). Affirme ouvertement le devoir de désobéissance civile et militaire en cas de mesures autoritaires contraires à la conscience personnelle.
  • Début 1942 : les mairies reçoivent des instructions écrites pour la “relève”. Sur l’heure, prévient les jeunes concernés et, en équipe avec Guy de Rouville, falsifie les âges et les professions.
  • 1942-1944 : en équipe avec le secrétaire de mairie Frédéric Bosc, le pasteur Robert Cook et le brigadier de gendarmerie Hubert Landes, organise une attribution de fausses cartes (identité, tickets d’alimentation, permis de séjour) pour familles juives, réfractaires du STO, résistants en danger. Trouve des logements pour tous.
  • Mars 1943 : participe à la création des premiers maquis (date homologuée).
  • 6 juin 1944 : inscrit au Registre des officiers du maquis sous le nom de “Capitaine Campagne” tout en restant Monsieur Henri Combes à l’usine et à la Mairie. Devient le responsable militaire du maquis avec Pierre Hoepffner dit Honcourt (alsacien-instructeur d’Uriage) comme adjoint. Participe aux embuscades mais reste très vigilant pour éviter les imprudences mettant la population civile en danger.
  • 22 août 1944 : en fin de journée, entre à la Kommandantur de Castres avec Pol Roux, tous deux en uniforme avec brassards du maquis. La garnison allemande se rendra à minuit.
  • Septembre 1944 : liquidateur officiel des maquis de Vabre.
  • Octobre 1944 : renonce à s’engager au 12ème Dragons avec Dunoyer de Segonzac afin d’assurer l’après-libération du C.F.L. 10, la reprise du travail dans l’industrie textile et la réorganisation de la justice civile en accord avec le Comité de Libération du Tarn.
  • 1991 : décès le 4 juillet à Vabre.

Croix de guerre 14-18, croix de guerre 1940-45, médaille de la Résistance, légion d’honneur.

Homologué FFI, dossier disponible sur demande.

Cité au livre “Le Chargeur n’a que vingt balles”, pages 10, 12, 20, 49, 50, 51, 52, 53, 57, 58, 59, 71, 75, 80, 83, 87, 89, 109, 110, 112, 133, 134, 138, 143, 155, 158, 203, 210, 211.

  • Charles d’Aragon : “Les protestants de la montagne semblaient être plus doués que d’autres pour la résistance de groupe sinon de masse. Frédéric Bourget, Henri et Guy de Rouville, Gardet à Mazamet, Combes à Vabre apparaissaient comme des chefs naturels de communautés chrétiennes. Telle était, du moins, mon impression.”
  • Odile de Rouville : “Les 35 petites juives que nous avons camouflées en éclaireuses protestantes n’ont été qu’un début. (RC) Nous n’étions qu’à l’été 1942. Quelques membres du Conseil presbytéral étaient au courant : Pierre Gourc, André Biau, Henri Combes.”
  • Guy de Rouville : “Nous avions quelques mousquetons d’instruction récupérés dans l’Agout par l’AS de Castres dont faisait partie mon chauffeur des gazogènes Emmer, et pratiquement pas de munitions. Heureusement, fin janvier 1944, un avion égaré larguait sa cargaison de containers dans la vallée de Saint-Jean-de-Jeannes. Avec le camion de l’usine conduit par Lucien Maraval, Georges Dourel, Combes et moi, organisions le ramassage des armes, camouflées ensuite dans notre maison du Bousquet.”
  • Jean-Emile Hirsch : “Le capitaine Campagne, vétéran de 14-18, nous dit sa fierté de nous commander, et ce qu’il attendait de nous. Nous fûmes immédiatement séduits par toute la bonté et toute l’énergie qui ressortait de ses petits yeux vifs.”
  • Henri Combes : “J’étais adjoint au maire et à la mairie nous faisions des fausses cartes. Une fois, nous avons été convoqués à la sous-préfecture de Castres, nous jouions le jeu car les Allemands étaient à côté. Pour le commandant Dunoyer de Segonzac, nous avons fait une carte au nom d’un vabrais qui était en Afrique du nord. Pour le défilé du 14 Juillet, j’ai refusé au commandant que ce soit sur Vabre. Il m’a dit : “Il ne faut pas toujours avoir peur.” Je lui ai répondu : “Si vous faites ça, je me retire.” Nous aurions pu avoir beaucoup plus de pertes dans la population pour beaucoup moins de résultats.”
  • Henri Combes : “Nous étions difficiles pour le recrutement des maquisards. Ils ont eu tout le temps un bon contact avec la population. Ils étaient divisés en petits groupes de 25 à 30. Nous, nous faisions semblant de ne pas appartenir à la résistance, nous ne disions rien, et pourtant nous sommes dans une région où le climat était favorable, seulement quelques brebis galeuses. Nous ne gardions pas de documents et, aujourd’hui, dire quelque chose qui n’est pas absolument exact, ça je ne veux pas. On a fait son devoir, et puis c’est tout.”

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.

Après le 6 juin 1944, l’organisation ou F.F.I. se mit en place et ce fut Guy (Pol Roux) qui fut la cheville ouvrière du C.F.L. 10.
Quel travail ! Monsieur Combes fut un père pour nous tous

Edgard Fuchs, maquisard